Les G8 ne sont pas les bienvenus, ni à Heiligendamm, ni ailleurs !
Déclaration finale de la conférence d’action – Rostock III- du 13 au 15 avril 2007

Il n’y reste que 50 jours jusqu’à ce que se rencontreront les dirigeants des 7 États les plus puissants de « l’ouest » et de la Russie dans la station balnéaire baltique de Heiligendamm. Comme cela a été la coutume depuis Seattle, ils devront conduire leurs affaires derrière des palissades de fer barbelé et protégés par des milliers d’ainsi- dites forces de sécurité. Les 400 participant/es de la troisième conférence d’action des mouvements sociaux affirment de nouveau qu’ils dénient toute légitimité aux gouvernements des G8. Le fossé muni de fer barbelé entre nous et eux ne peut plus être franchi.

Les G8 savent que de moins en moins de gens leur croient. Pour cette raison ils saisissent habilement sur les choses qu’ils ne peuvent pas nier de toute façon : la catastrophe climatique qui nous menace, l’appauvrissement de l’Afrique, la guerre partout au monde, la destruction brutale des éléments sociaux.

Nous connaissons déjà les phrases vides par lesquelles les G8 voudront se présenter en tant que saveurs du monde. Le projet de déclaration finale a transpiré. Le projet de déclaration du sommet de Heiligendamm 2007 « Croissance et responsabilité dans l’économie mondiale » est pleine jusqu’à la gorge de rhétorique vague de sommet, de phrases générales et d’ignorance envers les problèmes et leurs causes qui nous ont occupés ce week-end.
Holy damnit

Nous ne demandons rien au G8. Nous nous rencontrons pour nous mettre d’accord sur l’autre monde, pour lequel nous manifestons à Heiligendamm. Pour lequel nous tenons ferme par notre désobéissance civile.

Cette autre monde, nous savons déjà, sera un monde sans les G8, sera le monde après les G8. Tandis nous démontreront par notre manifeste et claire présence de l’autre côté des palissades que leur temps écoule, nous ouvrirons notre dialogue, nos dialogues. Dialogue entre les différentes forces de la société civile mondiale et des mouvements sociaux dans ce pays et dans nombreux autre pays du monde. Nous n’obtiendrons pas l’unité sur toutes les questions, il n’est même pas nécessaire que nous soyons d’accord sur toutes les choses. Parce que tandis que leur temps écoule, notre temps vient juste de commencer. Nos dialogues servent à nous mettre d’accord sur les prochains pas, les prochains pas d’une démocratie de l’avenir. Une démocratie que nous voyons arriver pour la première fois à Heiligendamm. Et tandis que les G8 se ferment contre le monde, se retranchent même contre le monde, nous au contraire nous nous ouvrons envers le monde. Pour cette raison cette une déclaration finale est un adieu et une invitation. Un adieu au G8 : « Allez-vous en ! Vous n’êtes pas les bienvenus ici ! » Une invitation à tous et à toutes qui disent : « Ya basta ! C’est déjà assez ! Un autre monde est possible !» Un monde de justice sociale et écologique, un monde des mêmes droits pour tous et pour toutes, un monde de la paix. Heiligendamm sera un début. Notre début.