Zones de sécurité en voie de stabilisation

Le sommet de l'OTAN des 3 et 4 avril, à Strasbourg et à Kehl, est une grande première. C'est le premier du genre à être « binational », organisé par deux pays que le Rhin seul sépare. C'est beau pour le symbole, mais peut-être un peu plus compliqué que lorsque l'organisateur est unique... Pourtant, par bribes, on commence à en savoir un peu plus sur cet événement majeur, qui devrait réunir 27 chefs d'État sur le sol strasbourgeois.

Le préfet Jean-Marc Rebière et son directeur de cabinet Pierre Ory se sont rendus récemment à Bruxelles, au siège de l'Alliance Atlantique. Ils y ont appris qu'à l'OTAN, tout se décidait « à l'unanimité », jusqu'aux aspects organisationnels. Et que certains aspects du sommet n'étaient donc pas encore « stabilisés ». Toutefois, le sommet a déjà une appellation : c'est « Strasbourg-Kehl » qui a été retenu, et la passerelle des « Deux-Rives » figurera en bonne place sur les divers documents officiels.
Les délégations des différents pays, en général plafonnées à une trentaine de membres - un peu plus sans doute pour l'Allemagne et la France - connaissent déjà leurs lieux d'hébergement. Quant aux Américains, ils seront un bon millier... Si on ajoute à cela au moins 4 000 journalistes accrédités, on imagine la capacité hôtelière mobilisée des deux côtés du Rhin.
D'ores et déjà, le préfet annonce que la délégation albanaise, par exemple, sera logée au Château de l'Ile, à Ostwald. La première solution qui avait été proposée aux Albanais - un hôtel place de la Gare - ne leur a pas semblé d'assez bon standing. L'établissement ostwaldois sera le seul à être éloigné du centre de Strasbourg. En effet, le choix a été fait de regrouper les délégations au centre-ville, mais impossible de savoir si Obama occupera le Hilton et Sarkozy le Sofitel. Le suspense demeure...
Les chefs d'État déjeuneront au palais Rohan le samedi 3 avril, après leur réunion et le traditionnel point-presse. L'interdiction de naviguer sur le Rhin courant jusqu'à 10 h, il est envisageable qu'une photo de famille sur la passerelle des « Deux-Rives » se fasse au matin. Mais là encore, rien ne dit que cette rencontre figurera réellement au protocole...
Tout sera fait pour que les professions de santé puissent travailler normalement
Pendant ce temps, Strasbourg sera minée par deux périmètres de sécurité, encore mouvants, l'un centré sur le quartier Cathédrale, l'autre sur le Wacken. Chacun d'eux sera hermétique, franchissable en quelques « check-points » seulement, à condition de disposer d'un badge (lire DNA du 26 février).
Tout sera fait pour que les professions de santé puissent travailler normalement. Les contacts sont fréquents entre la préfecture et les représentants des différents conseils de l'ordre. Des techniciens de la direction des affaires sanitaires et sociales pourraient être placés aux différents points de passage, au côté des forces de l'ordre. La clinique Adassa, initialement située dans le périmètre de sécurité, en a été écartée.
On pourra tomber malade les 2 et 3 avril sans grand péril.

Denis Tricard