Les préparatifs du sommet de l'Otan vont bon train à Baden-Baden. C'est la seule cité du pays de Bade à proximité de Strasbourg disposant d'une capacité hôtelière suffisante pour accueillir autant de personnalités.
Prévue au départ en tandem avec Strasbourg, Kehl n'offrait pas suffisamment de possibilités hôtelières pour recevoir les participants au sommet.
Un beau parc hôtelier
En plus de la soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement, il s'agira de loger quelque 3 500 membres des délégations et autant de journalistes, ainsi que les forces de l'ordre. Entre 12 000 et 15 000 policiers seront ainsi déployés à travers le Bade-Wurtemberg. Ni la ville de cure et ses 55 000 habitants, ni le Land n'ont vécu jusqu'ici un tel événement. En hôtellerie, la ville de Baden-Baden dispose d'un beau parc de niveau 4 et 5 étoiles : pas loin de 1 700 lits, 4 500 lits sur la région au total. Problème : la plupart des participants demanderont des chambres single, ce qui réduit singulièrement les capacités. Deuxième constat : les policiers mobilisés demandent aussi à être logés à l'hôtel. « L'époque où on nous casait dans des gymnases aménagés en dortoirs est révolue », affirme un porte-parole de la police. Trois cents hôtels ont ainsi été réservés pour les forces de l'ordre, de Mannheim à Fribourg. « Ce sommet de l'Otan est un événement "superlatif" dans l'histoire de Baden-Baden », estime, très fier, son maire Wolfgang Gerstner qui compte sur l'aide du Land et de la République fédérale pour couvrir les frais estimés provisoirement à 50 millions d'euros pour la seule partie policière. Stuttgart a dit qu'elle avancerait la somme, mais Berlin n'a pas encore fait d'offre de participation aux frais. Si le maire attend des retombées médiatiques du sommet, un certain nombre d'observateurs se sont livrés à des revues de presse des journaux internationaux. Il n'est pour l'heure pas du tout question de Baden-Baden : du Brésil à l'Australie en passant par Johannesburg voire Berlin, on ne parle que du « Sommet de Strasbourg-Kehl ». Pour le moment, la population attend tous les jours l'annonce de nouvelles mesures de sécurité. On parle de fermeture totale des écoles le vendredi 3 avril -veille des vacances de Pâques dans la région-, de fermeture partielle du tronçon autoroutier entre Kehl et Baden-Baden.
Chefs d'entreprise dans l'expectative
Déjà, des chefs d'entreprise tentent d'évaluer les pertes subies par la paralysie des transports. « Nous allons mettre en place une sorte de cloche de sécurité sur le coeur de ville de Baden-Baden », affirme le directeur régional de la police criminelle, Kurt Wintermantel. Dans le couloir rhénan, les forces de l'ordre craignent des manifestations diverses que ce soit de la part de mouvements écologiques ou de partisans de l'abolition de la peine de mort.
Marcel Neiss
Édition du Sam 21 fév. 2009