Par Reuters, publié le 15/02/2009 à 19:45
STRASBOURG - Les organisateurs du contre-sommet de l'Otan, qui doit se tenir en même temps que la réunion des 26 dirigeants de l'Alliance Atlantique, les 3 et 4 avril à Strasbourg, vont lancer une campagne internationale pour obtenir le droit de manifester dans la capitale européenne.
Tandis que l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, dont on célèbrera le 60e anniversaire, sera hébergée au Palais des congrès et que plusieurs quartiers seront interdits à toute circulation, la préfecture propose aux manifestants de défiler dans la zone portuaire, industrielle et déserte.
"Nous exigeons de pouvoir manifester dans Strasbourg, au même niveau de présence que l'Otan", a déclaré dimanche à la presse Frédéric Henry, porte-parole du comité strasbourgeois, au terme d'un week-end qui a réuni les comités anti-Otan.
Les membres allemands du comité devraient notamment saisir leurs parlementaires et leur gouvernement, co-organisateur du sommet avec la France, tandis que ceux issus d'autres pays envisagent de manifester devant les ambassades de France.
Quelque 450 organisations de 26 pays, dont les Etats-Unis, ont signé "l'appel de Stuttgart" du 5 octobre dernier contre "la politique agressive de l'Otan" et plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues pour le contre-sommet.
Les organisateurs, qui assurent vouloir une manifestation non-violente, comprennent d'autant moins l'attitude des autorités qu'on annonce la présence à Strasbourg de plusieurs milliers de policiers. Si la France reste discrète sur les chiffres, on sait que l'Allemagne en mobilisera 12.000.
Un accord est en revanche en passe d'être trouvé pour l'emplacement du "village" du contre-sommet, lieu de vie et de débats, qui s'établirait au sud de la ville, près du Rhin.
La question de la manifestation a éclipsé les enjeux du contre-sommet dont le mot d'ordre sera "Fermons l'Otan".
"L'Otan a toujours été structurellement liée à la défense des intérêts de l'impérialisme américain", a estimé lors d'un débat John Rees, cofondateur de la coalition "Stop the war" née en 2001 au Royaume-Uni contre une riposte militaire des Etats-Unis aux attentats du 11 septembre.
Arielle Denis, coprésidente du Mouvement de la paix, s'est attachée de son côté, à préciser les enjeux de ce sommet pour la France qui devrait y officialiser son retour dans le commandement intégré de l'Otan qu'elle avait quitté en 1966.
"Est-ce que Sarkozy veut devenir le nouveau bon élève, le nouveau supplétif des Etats-Unis ?" a-t-elle demandé en comparant le président français à Tony Blair.
Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse
Source: http://www.lexpress.fr/actualites/2/les-anti-otan-exigent-le-droit-de-manifester-a-strasbourg_741124.html