Le sommet de l'Otan, du 3 au 5 avril à Baden-Baden et Strasbourg, mobilise déjà de nombreux collectifs d'opposants qui entendent défiler par milliers au coeur de la capitale alsacienne, bien que les autorités n'aient pas encore accordé d'autorisation à ce jour.
Les différents collectifs français, allemands, européens ou internationaux se retrouveront les 14 et 15 février à Strasbourg pour mettre au point l'organisation d'un «contre-sommet». Quelque 400 organisations doivent envoyer des représentants.
«Outre une manifestation qui doit se dérouler dans Strasbourg et pas en banlieue, nous voulons installer un village autogéré anti-militariste», a indiqué aujourd'hui mardi Frédéric Henry du «Collectif Strasbourg anti-Otan».
«Un tel camp qui doit être proche de la ville devra pouvoir accueillir au moins 5 à 6.000 opposants qui sont annoncés de toute l'Europe mais aussi du Moyen-Orient ou d'Afghanistan», a-t-il affirmé.
Une réunion est prévue le 28 février en préfecture du Bas-Rhin «qui devrait nous apporter des réponses», a-t-il ajouté.\( De l'autre côté du Rhin, dans la ville frontalière de Kehl, un collectif «Résistance des deux rives» a également entrepris des démarches pour l'installation d'un camp. «Il nous faut des terrains pour accueillir plusieurs milliers de manifestants», a estimé Thomas Becker, l'un des organisateurs.
Ces derniers espèrent avoir accès au pont de l'Europe reliant Strasbourg et Kehl pour participer à la manifestation du 4 avril à Strasbourg, point d'orgue du contre-sommet.
Le 3 avril, les hôtes d u Sommet de l'Otan -- quelque 3.500 personnes dont une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement parmi lesquels Barak Obama -- auront participé en soirée dans la station thermale de Baden-Baden, à 50 km au nord de Kehl, aux festivités entourant les 60 ans de l'Organisation du Traité Atlantique Nord.
Des groupes pacifistes et antifascistes souhaitent manifester leur opposition à l'Otan dans cette ville du Bade-Wurtemberg mais restent également suspendus aux autorisations nécessaires.
Les jeunes Allemands du NPD (extrême-droite) ont prévu de donner de la voix le 4 à Baden-Baden qui sera alors déserté, le sommet de l'Otan se déroulant samedi et dimanche à Strasbourg.
«Nous craignons une répression de la contestation sans précédent lors du sommet, a indiqué lundi à l'AFP un porte-parole du Réseau de résistance Dissent à l'issue d'une rencontre à huis clos de militants français, allemands, espagnols et italiens.
Du côté des autorités françaises, aucun chiffre n'est fourni sur le dispositif policier prévu en France. De source allemande à Fribourg, on avançait mardi un chiffre »de l'ordre de 12.000« pour assurer la sécurité des personnalités.