A deux mois et demi du sommet de l'OTAN, qui se tiendra à Strasbourg, à Kehl et à Baden-Baden début avril, le collectif anti-OTAN prépare son contre-sommet. Mot d'ordre : "Non à la guerre, non à l'OTAN et oui à la paix !", résume Frédéric Henry, l'un des porte-parole du collectif strasbourgeois.
Le collectif comprend "une quarantaine d'organisations" (Attac, NPA, Verts, PCF, Parti de Gauche, FSU, Sud-Solidaires, entre autres). Mi-février, il doit organiser une réunion de préparation du contre-sommet à laquelle sont attendues "350 organisations du monde entier", selon Frédéric Henry. Pour le moment, trois axes de travail sont clairement identifiés : la mise en place d'un "village autogéré alternatif", du 1er au 5 avril, "qui devrait accueillir entre 5000 et 6000 personnes" ; l'organisation d'une manifestation à Strasbourg le 4 avril, avec départ d'une partie du cortège à Kehl, du côté allemand du Rhin ; la préparation d'un cycle de conférences pour faire du contre-sommet un sommet à part entière.
"Nous sommes en pleine négociation avec les autorités, à la fois pour l'emplacement du camp et pour le parcours de la manifestation. Nous avons des exigences : nous souhaitons manifester dans Strasbourg, et que le camp ne soit pas à 50 kilomètres de Strasbourg. Nous avons demandé à la mairie de réclamer avec nous que Strasbourg ne se transforme pas en une ville-forteresse. Strasbourg doit accueillir le sommet de l'OTAN, mais doit accueillir aussi le sommet anti-OTAN, dans les mêmes termes et les mêmes conditions", affirment les porte-parole du collectif. L'une de leurs craintes est que les autorités utilisent des "arguments de sécurité" liés à la présence possible de groupes violents pour reléguer les manifestants hors du coeur de l'agglomération, voire pour interdire le défilé. "Ce sont des décisions politiques qui vont être prises", estiment les membres du collectif.
La question "A quoi sert l'OTAN ?" et la situation afghane seront au coeur du contre-sommet. "L'OTAN est un outil archaïque", tranche Jean-Charles Vescovo, du Parti de Gauche. Le sommet du mois d'avril comporte plusieurs enjeux particuliers. Il marque le 60e anniversaire de l'alliance, la France devrait y annoncer son retour dans le commandement militaire intégré de l'OTAN et ce sera aussi le premier grand rendez-vous international du nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama. Sa présence devrait entraîner un impressionnant déploiement des services de sécurité américains. Sera-t-elle aussi un aiguillon pour la participation au contre-sommet ? "Obama restera le président des Etats-Unis et il défendra d'abord ce qu'il pensera être bon pour son pays, analyse Frédéric Henry. Sa présence est en tout cas plutôt un facteur de mobilisation que de démobilisation."