Plusieurs milliers de personnes (3.100, selon la police, de 7.000 à 10.000, selon les syndicats) ont manifesté samedi à Paris pour dénoncer la fermeture prévue de 83 sites militaires en France et les préconisations du Livre blanc de la Défense, avec pour conséquence des milliers de suppressions d'emplois.
Pour la défense de l'emploi. Pour l'emploi à la Défense", pouvait-on lire sur la banderole de tête de cette manifestation nationale à l'appel unitaire de six syndicats (CGT, FO, CFTC, CFDT, CGC et UNSA).
Partis vers 14h de la place de la République, les personnels civils de la Défense venus de toute la France ont défilé jusqu'à la place de l'Opéra, dans le vacarme des pétards, des sifflets et des cornes de brume.
"Non au limogeage des personnels de Limoges", "Angers: 420 emplois en danger", "Maintien des activités", ou encore "Quel avenir pour la Défense? Non à la liquidation de nos établissements", pouvait-on lire un peu partout dans le cortège.
Venu de Metz, Jean-Jacques Jung, adjoint administratif, défilait avec une pancarte: "Non aux mutations obligatoires à Paris". "La mairie de Metz a évalué à 14.000, en comptant les conjoints, le nombre d'habitants qui va quitter l'agglomération. C'est directement lié aux fermetures programmées".
Le 24 juillet dernier, le gouvernement a annoncé la fermeture de 83 sites militaires, dont 11 dès 2009, le quart Nord-Est de la France subissant de véritables coupes claires, selon la nouvelle carte militaire.
Au total, l'armée de Terre va perdre 20 régiments et bataillons, l'armée de l'Air 11 bases aériennes et la Marine une base aéronavale. Trente-trois sites seront par ailleurs transférés, parfois pour venir compenser la perte d'un régiment.
Le Livre blanc de la Défense approuvé le 17 juin par le chef de l'Etat prévoit la suppression de 54.000 postes civils ou militaires d'ici six ou sept ans.