Lettre aux amis japonais
Chers amis,
Une serie de circonstances totalement imprevues nous obligent a renoncer a notre voyage au Japon, alors que nous nous faisions une joie immense de ce sejour, des discussions passionnantes et des contacts intellectuels, des echanges et des collaborations que nous imaginions deja.
Il y a presque six mois, nous nous etions renseignes avec l’aide precieuse de l’International House of Japan: les citoyens des pays membres de l’Europe ne doivent pas demander un visa d’entree au Japon s’ils n’y gagnent pas de salaire.
Nous avons soigneusement verifie aupres de l’Ambassade du Japon a Paris, cela ne posait aucun probleme pour nous, c’etait parfait.
Il y a deux jours, lundi 17, on nous a contre toute attente demande ce visa – alors que le reglement sur les visas n’avait pourtant pas change. Nous nous sommes precipites a l’Ambassade du Japon a Paris et avons rempli tous les formulaires necessaires, fourni toute la documentation, les invitations, les programmes, les billets d’avion. Hier, on nous a demande en plus toute une serie de documents qui concernaient le passe politique et le statut juridique de Toni depuis les annees 1970. C’est une documentation enorme, en langue italienne, qui remonte a longtemps, et que nous n’avons bien entendu pas sous la main ? et qu’aucun des vingt-deux pays visites par Toni dans les cinq dernieres annees n’a jamais demande.
L’avion partait ce matin – nous sommes restes a Paris.
C’est avec une immense deception que nous renoncons a ce voyage.
Nous voudrions dire a tous ceux qui ont contribue pendant de longs mois a l’organiser (la professeur Kobata, le professeur Ichida, M. Sonoda – notre aide precieuse de tous les jours -, les traducteurs, les collegues des universites, les etudiants) que nous avons apprecie a distance leur amitie, et que nous esperons tres fort que cette amitie ne cessera de grandir dans le futur. Nous savons combien leur travail a ete intense, et nous leur rendons hommage.
Nous voulons croire que ce n’est que partie remise, et que, bientot, nous aurons l’occasion de vous rendre visite.
Avec notre amitie et nos regrets,
Judith Revel et Antonio Negri
Paris, le 19 mars 2008