2006-11-13
The same procedure as every year, James
C’est l’an prochain au mois de juin qu’aura lieu la prochaine rencontre annuelle des capitaines d’industrie et des politiciens des huit plus puissants pays du monde. Ils se retrouveront dans un luxueux centre de cure pour y manger en gourmets, sabler le champagne, poser pour les photos de presse et, en passant, y définir leurs stratégies politiques…
Le G8 regroupe les sept pays les plus industrialisés, plus la Russie. Ce qui signifie que s’ils ne représentent (si tant est que nous les reconnaissions en tant que tels) qu’une part relativement petite de la population mondiale, ils représentent la majeure partie de l’économie mondiale.
L’an prochain, le G8 se réunira du 6 au 8 juin au Grand hôtel Kempinski à Heiligendamm près de Rostock. Ce cirque politique annuel revient donc en Allemagne…
G-Quoi?
Le sommet du G8 est la rencontre annuelle des grands de la politique et de l’économie des huit pays les plus puissants de la planète. Ces rencontres ne sont pas seulement fortement médiatisées et symboliques, il s’y prend également des décisions. Celles-ci ont beau être informelles, elles n’en sont pas moins significatives, puisque nous subissons de plein fouet dans les mois qui suivent les conséquences de ces „discussions au coin du feu“.
Une différence décisive par rapport aux autres sommets de même nature est que les rencontres du G8 ne connaissent ni résultats officiels, ni procès-verbaux et autres. Elles paraissent donc n’engager à rien et être quasi-inoffensives. Il n’en est que plus difficile de reconnaître leurs résultats, de les critiquer et de les attaquer…
Cependant, ces décisions n’en sont pas moins réelles et nous en voyons et en subissons les conséquences quand les médias annoncent de nouveaux projets guerriers ou de nouveaux démantèlements des garanties sociales. Nous en subissons les conséquences quand le policier peu sympathique que tu connais comme voisin te balance sa matraque en pleine figure parce que tu as le culot de participer à une manifestation critique vis à vis du système. Tu t’en rends compte quand tu aperçois la troisième voiture de ton directeur, alors que tu n’arrives pas à payer ta caisse maladie. Ou bien quand tu lis que des dizaines de milliers de gens meurent de faim, alors ou justement parce que nos poubelles sont pleines des reliefs des meilleurs repas. Tu comprends de quoi il s’agit quand tu lis que les personnes tentant de fuir cette réalité se heurtent aux portes de la forteresse Europe ou se noient en Méditerranée, parce qu’elles n’ont pas de voie sûre et légale de rejoindre nos régions prospères…
Ils sont huit, nous sommes 6 milliards…
Les conditions régnantes deviennent de pire en pire: Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres et surtout de plus en plus nombreux. Ce qui est déjà perceptible chez nous sur nos marchés intérieurs prend au niveau global une toute ampleur. Et il ne s’agit pas là d’excès du fameux „néolibéralisme“, que l’on pourrait corriger en édictant les lois correspondantes. Le problème, c’est le système lui-même. Dans une société fondée sur l’inégalité et le pouvoir sur les autres, il n’y a rien d’étonnant que ces tendances se renforcent et s’étendent dans le monde entier…
Les rencontres du G8 représentent donc une tentative de mettre de l’ordre dans le système chaotique du capitalisme. Elles ne sont donc qu’en partie la cause de cet état de fait, mais surtout un produit de celui-ci. Il serait donc absurde d’espérer que les riches et les puissants commencent tout à coup à défendre nos intérêts à touTEs. Nous ne pouvons attendre de ces gens-là, qui sont ceux qui administrent la mélasse dans laquelle nous sommes, qu’ils nous en sortent… Non, ça, c’est à nous de le faire! C’est pourquoi nous ne descendons pas dans la rue pour la dissolution du G8 ou toute autre revendication.
Notre revendication ne peut être que celle d’une autre société! Une société qui rompe avec la logique de valorisation capitaliste et la mentalité de contrôle. La revendication d’une société autogérée sans domination ni hiérarchie, sans chefs d’Etat, sans chefs, sans emmerdeurs et sans G8! Laissez nous prendre en mains nos vies et notre avenir!
Chaque année, quand les puissants se réunissent dans leurs résidences de luxe pour prendre des décisions dans notre dos, nous nous réunissons pour les en empêcher. Nous ne nous réunissons pas seulement pour empêcher la tenue du sommet, pas seulement pour exprimer publiquement nos protestations et nos contenus… Nous y vivons la vie que nous voulons. Nous organisons nos rencontres en appliquant nos propres idéaux et principes, sans hiérarchies et sans chefs. Mettons nos idéaux et principes en pratique! Un camp où chacunE peut s’exprimer et où personne n’a plus ou moins à dire que quelqu’unE d’autre. Nous ne nous contentons pas de revendiquer une autre société, nous la vivons avec ou sans G8…
Crash their party – Pour une vie meilleure pour toutEs!!
Pour une société sans domination!!
Groupe de travail „sommet“ du Forum des anarchistes de langue allemande, octobre ’06
G8-FdA@no-log.org
Ed. resp.: Anna Ski, Straße der verlorenen Herrschaft 21; Freiburg
[http://www.iaf-ifa.org/News/G8_germany/g8_germany.htm#g8]