2009-08-05 

Contre-sommet de l‘OTAN 2009 : Report d’un procès à l’encontre d’un opposant au sommet de l’OTAN, libération provisoire après 4 mois de détention

Communiqué de presse du 5.8.2009

Ce matin, le 5 août 2009, un jeune allemand de 25 ans, étudiant en biomathématique, est passé devant la cours d’appel de Colmar. Il était venu manifester pacifiquement à Strasbourg le 2 avril 2009 lors du contre sommet de l’Otan. Le motif de son inculpation : jet de pierre sur agent de police. Contrairement au procès en appel du 29 juillet qui avait donné lieu à une relaxe, aujourd’hui dans un climat beaucoup plus tendu, le juge a demandé un complément d’enquête sur le témoignage des policiers. Dans son réquisitoire le procureur a tenté de faire croire à l’existence du black bloc, dont le jeune homme ferait parti. Le procureur a cherché à le criminaliser à outrance en énumérant : l’histoire des blacks blocs débutant avant la naissance de l’accusé, ainsi que les dégâts causés lors de la manifestation du samedi 4 avril durant laquelle le jeune homme était entre les mains de la police. Il s’est appuyé sur des sources « sérieuses» : wikipédia et le Figaro. Pour le procureur, le bloc noir serait une organisation militaire, qui viendrait « comme des fourmis » provoquer à elle seule la fin du capitalisme, « le numéro de téléphone de la Legal Team écrit sur le bras ». Dans ce procès ubuesque les preuves sont inexistantes.

Bild: Knast in Strasbourg

Le témoignage du policier qui l’accuse ne fait mention ni de dégâts sur le véhicule, ni de blessures sur agent de police. La seule « arme » en sa possession : du sparadrap. Dans ces conditions, que dire des policiers filmés jetant des pierres sur les manifestants ? Comble de l’incongruité, le procureur a tenté de le faire passer pour un anti sémite, alors que c’est un anti raciste convaincu. Le juge n’a pas vu la nécessité de le maintenir en détention jusqu’au procès reporté au 19 octobre, cela montre le côté expéditif de la comparution immédiate qui condamne à de lourdes peines sans preuve tangible. Par ce système, le jeune homme a servi de lampiste à la justice, subissant pendant quatre mois les pénibles conditions de vie des prisonniers français. Celles-ci sont dénoncées par une récente pétition des détenus de la maison d’arrêt de Strasbourg déposée auprès du parlement européen.

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